suivant l’article paru dans le journal « Le Monde » daté du 10/08/18,

« Les salariés soumis à une intensification des tâches (…) suivent une carrière où les perspectives de promotion, à terme, sont moindres.

Jouer à super (wo) man au bureau et multiplier les séances nocturnes face à l’ordinateur augmente-t-il les chances de décrocher une promotion ? Pas toujours. Dans certains cas, cela peut même se révéler contre-productif pour la carrière, à en croire Argyro Avgoustaki, professeure à l’ESCP Europe Business School de Londres, et Hans Frankort, de l’université de Londres. A la faveur d’une étude à paraître dans une revue de l’université américaine de Cornell (« Industrial and Labor Relations Review »), et déjà disponible sur le site de l’université de Londres, les deux chercheurs posent la question : comment l’effort fourni au travail affecte-t-il le bien-être et la carrière des salariés ?

Mme Avgoustaki et M. Frankort, établissent une distinction entre les heures supplémentaires et l’intensification du travail, à savoir le fait de devoir effectuer plus de tâches – e-mails et téléphones portables aidant – dans le même temps. En étudiant le parcours de milliers de salariés européens de niveaux d’éducation et d’emploi équivalents, ils ont établi que ceux soumis à une intensification des tâches sur une longue période suivaient une carrière où les perspectives de promotion, à terme, sont moindres.

Ce qui va plutôt à l’encontre des idées reçues, dans un monde du travail où l’hyperactivité et l’hyperconnexion sont valorisées.

Bien sûr, les effets sont plus ou moins grands selon les secteurs et les individus. « Reste que le constat est tout aussi vrai pour les ouvriers que pour les professions intellectuelles supérieures », notent les auteurs, soulignant que, dans tous les cas, l’intensification du travail est plus nuisible encore que les heures supplémentaires. Et pour cause : le stress et la fatigue qu’elle engendre dégradent la qualité du travail.

Ces conséquences délétères s’atténuent néanmoins lorsque les salariés bénéficient d’une plus grande autonomie dans l’organisation de leurs tâches et de leurs journées : ils sont moins angoissés et gèrent mieux l’équilibre entre vie privée et professionnelle. Mais davantage de liberté n’annule par pour autant tous les effets du surmenage. »

il est plus que jamais nécessaire d’examiner – face à des situations de troubles collectifs ou individuels – l’ensemble des familles de risques psycho-sociaux de la grille dite « Gollac » (issue des travaux du rapport établi sous son autorité) et de bien déterminer l’ensemble des causes sans vouloir privilégier l’une par rapport à l’autre